Développé en partenariat avec l'entreprise énergétique du nouveau Premier ministre marocain, le projet concerné porterait la part du territoire occupé dans la production d'énergie éolienne du Maroc à 52,25% d'ici 2030.
Le 12 octobre, Africa Intelligence a dévoilé que le "projet secret d'éolienne" du nouveau Premier ministre marocain Aziz Akhannouch, un parc éolien de 200 MW initialement prévu à Safi, au Maroc, devrait en fait être développé à Dakhla, le long de la côte occupée du Sahara Occidental. Le média rapporte que jusqu'à présent, le projet n'a pas été mentionné par le gouvernement marocain ou ses bailleurs de fonds. Il est encore aujourd'hui répertorié comme le parc éolien de Safi sur le site du ministère marocain de l'énergie [ou télécharger].
Le projet a été inclus dans le rapport de Western Sahara Resource Watch « Écoblanchiment de l'occupation », publié le 6 octobre, sous le nom de parc éolien de Safi. WSRW avait alors calculé que la part de la production marocaine d'énergie éolienne au Sahara Occidental occupé atteindrait 47,2% d'ici 2030. Le changement d'emplacement de ce parc éolien particulier d'un côté de la frontière Maroc-Sahara Occidental à l'autre, aurait comme conséquence que le Sahara Occidental fournirait 52,25% de la production marocaine d'énergie éolienne.
La société belge Windvision NV serait responsable du développement du parc.
"Il est déconcertant d'apprendre qu'une entreprise prétendant opérer de manière durable décide de construire un tel projet sur une terre occupée. Nous appelons Windvision à respecter les principes énoncés par la Cour de justice de l'UE et à arrêter ce projet grotesque", a déclaré Sara Eyckmans de Western Sahara Resource Watch, se référant à la récente décision de la Cour de justice de l'UE annulant deux accords bilatéraux UE-Maroc parce qu'ils sont appliqués au territoire du Sahara Occidental sans le consentement exprès du représentant à l'ONU du peuple du Sahara Occidental.
WSRW a envoyé un courrier à Windvision le 18 octobre, demandant si les allégations d'Africa Intelligence pouvaient être confirmées et, dans l'affirmative, quelles mesures la société avait prises pour obtenir le consentement du peuple du Sahara Occidental. Aucune réponse n'a été reçue.
En 2018, une filiale de Windvision dénommée Compagnie Marocaine des Energies (CME) a obtenu une licence du ministère marocain de l'Energie pour le développement d'un parc éolien de 200 MW à Safi. Une société nommée CME Windfarm Safi a été créée pour développer le projet. Mais CME n'a pas achevé les arrangements financiers nécessaires avant l'expiration de la licence en février 2021.
Une société appelée Windvision Safi Holding BV est enregistrée aux Pays-Bas.
En mars 2021, la société marocaine Green of Africa (GoA) a acheté une participation majoritaire de 70% dans la société CME Windfarm Safi, qui a été rebaptisée GoA Dakhla peu de temps après. Selon le PDG de CME, le ministère marocain de l'Énergie a approuvé le changement d'emplacement et a prolongé la licence jusqu'en 2023.
Green of Africa est un développeur de projets d'énergies renouvelables avec de puissants propriétaires. La société fait partie de la holding Akwa, propriété du nouveau Premier ministre milliardaire marocain Aziz Akhannouch. Les copropriétaires du cabinet sont deux amis d'Akhannouch : le banquier Otham Benjelloun de BMCE Bank of Africa et Mustapha Amhal du groupe Amhal. Alors que Green of Africa a été créé en 2015, son portefeuille reste vide à ce jour. Le parc éolien de Dakhla en sera ainsi la première entreprise, guidée par le PDG de la société Ahmed Nakkouch, nommé en 2019 et ancien patron de Nareva, la société d'énergie renouvelable détenue par le roi du Maroc.
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